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William Edward Burghardt Du Bois dit « W. E. B. Du Bois », né le 23 février 1868 à Great Barrington, États-Unis, et mort le 27 août 1963 à Accra, au Ghana, est un sociologue, historien, militant pour les droits civiques, militant panafricain, éditorialiste et écrivain américain. Après avoir été diplômé de l’université Harvard, où il fut le premier afro-américain à y obtenir un doctorat, il devint professeur d’histoire, de sociologie et d’économie à la Clark Atlanta University. Du Bois fut l’un des fondateurs de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) en 1909. Ses parents étaient Alfred et Mary Silvina (née Burghardt) Du Bois. La famille de Mary Silvina Burghardt était issue de la très petite population noire et anciennement libre de Great Barrington possédant depuis longtemps des terres dans l’État. Elle avait des ancêtres hollandais, africains et anglais. L’arrière-grand-père maternel de William Du Bois était Tom Burghardt, un esclave (né en Afrique de l’Ouest vers 1730) appartenant au colon hollandais Conraed Burghardt. Tom servit brièvement dans l’Armée continentale durant la guerre d’indépendance des États-Unis, ce qui lui a peut-être permis de gagner sa liberté. Jack Burghardt, le fils de Tom, était le père d’Othello Burghardt, lui-même le père de Mary Silvina Burghardt5.
L’arrière-grand-père paternel de Williams Du Bois était James Du Bois, un franco-américain descendant de huguenot de Poughkeepsie dans l’État de New York, qui eut plusieurs enfants avec des esclaves. L’un des enfants métis de James était Alexander, qui s’installa à Haïti, et eut un enfant, Alfred, avec une femme de l’île. Alexander retourna au Connecticut et laissa Alfred avec sa mère à Haïti. Alfred s’installa aux États-Unis vers 1860 et épousa Mary Silvina Burghardt le 5 février 1867 à Housatonic dans le Massachusetts. Alfred quitta Mary en 1870, deux ans après la naissance de William. La mère de William travailla pour entretenir sa famille jusqu’à ce qu’elle soit victime d’une attaque au début des années 1880; elle mourut en 1885.
La communauté essentiellement blanche de Great Barrington était assez tolérante et Du Bois fut peu victime de discriminations. Il étudiait à l’école publique locale et jouait avec ses camarades blancs. Les enseignants encouragèrent ses activités intellectuelles et sa réussite scolaire le poussa à considérer qu’il pourrait utiliser son savoir pour aider les Afro-Américains. Lorsque Du Bois décida d’entrer à l’université, la congrégation de son église finança ses frais de scolarité.
Du Bois se fit connaître au niveau national en devenant le chef du Niagara Movement, un groupe de militants afro-américains demandant l’égalité des droits pour les Noirs. Du Bois et ses partisans s’opposèrent au compromis d’Atlanta rédigé par Booker T. Washington prévoyant que les Noirs du Sud des États-Unis se soumettent à la domination politique blanche en échange d’une éducation de base et d’opportunités économiques de la part des Blancs. Du Bois demandait au contraire une égalité complète et l’accroissement de la représentation politique qui selon lui ne pouvait venir que de l’élite intellectuelle afro-américaine à laquelle il faisait référence avec l’expression « The Talented Tenth » (« le dixième talentueux »).
Le racisme était la principale cible de Du Bois et il protesta fermement contre le lynchage, les lois Jim Crow et la discrimination dans l’éducation et au travail. Ses causes rallièrent également des Africains et des Asiatiques en lutte contre le colonialisme et l’impérialisme. Il fut un fervent défenseur du panafricanisme et aida à l’organisation de plusieurs congrès panafricains pour soutenir les demandes d’indépendance des colonies africaines. Du Bois réalisa plusieurs voyages en Europe, en Afrique et en Asie. Après la Première Guerre mondiale, il étudia les expériences des soldats noirs américains en France et documenta l’intolérance raciale dans l’armée américaine.
Du Bois fut un écrivain prolifique. Sa collection d’essais, The Souls of Black Folk, est un ouvrage majeur de la littérature noire américaine et son œuvre maîtresse, Black Reconstruction in America, s’opposait à la vision dominante qui rendait les Noirs responsables de l’échec de la Reconstruction après la guerre de Sécession. Il rédigea le premier traité scientifique de sociologie et publia trois autobiographies comportant chacune des essais en sociologie, en politique et en histoire. En tant que rédacteur en chef du journal de la NAACP, The Crisis, il écrivit de nombreux articles influents. Du Bois considérait que le capitalisme était la cause principale du racisme et il fut un partisan des idées socialistes tout au long de sa vie. Il était un pacifiste convaincu et défendit le désarmement nucléaire. Le Civil Rights Act de 1964, reprenant de nombreuses réformes pour lesquelles Du Bois avait fait campagne toute sa vie, fut promulgué un an après sa mort.
Source: wikipedia